Comment intégrer les pratiques Agile et les adapter afin que l’entreprise en tirer tous les bénéfices ? La mise en œuvre d’un cadre de fonctionnement Agile dans une organisation suscite de grandes attentes en termes de conception de produits, de management des services et d’organisation. En réalité, le résultat est loin de la projection qui en avait été faite.
Mélanger « Agile » avec d’autres méthodologies
Qu’il soit question de Scrum, SaFe, Less, ou de tout autre cadre de référence Agile, le déploiement de l’un de ces cadres est loin d’être autosuffisant pour la réussite d’un projet de transformation. Bien au contraire, il exige une transformation culturelle doublée d’une excellente maitrise de la méthodologie par les équipes. Même quand ces conditions sont remplies, l’application des pratiques AGILE sans discernement éloignera l’atteinte du Graal de l’agilité : « l’adaptabilité au changement ». L’entreprise doit intégrer les 12 principes du manifeste AGILE à tous les niveaux de son organisation :
- Prioriser la satisfaction : On ne parle pas de celle clients internes à l’entreprise, mais bien de ceux qui achètent les produits et services crées par l’entreprise.
- L’adaptation au changement : La planification et l’ordonnancement des activités ne sont pas inscrits dans le marbre. L’organisation doit s’adapter au changement en tout temps. En d’autres termes, il faut savoir faire preuve de souplesse opérationnelle.
- Livrer des résultats sur des cycles courts.
- Travailler sur un modèle collaboratif.
- Impliquer les parties prenantes en créant un cadre de travail propice à la cohésion d’équipe, à l’autonomisation et au développement du rapport de confiance.
- Privilégier le dialogue et les échanges direct et rapide (face à face, téléphone…) aux emails.
- Remettre en question la qualité du produit et assurer qu’il fonctionne en abordant une approche systémique.
- Garder un rythme de livraison soutenable.
- Maintenir l’excellence technique afin de renforcer la qualité de conception et nourrir une bonne relation avec le client.
- Privilégier la simplicité des opérations afin de réduire le travail inutile et réduire les blocages.
- Garantir les meilleures d’architecture, de spécification et de conceptions en laissant aux équipes la capacité de s’organiser. Les membres des équipes sont les plus à même d’effectuer les choix les plus probants sur les périmètres de leur expertise (Principe de subsidiarité). La mission du manager, quant à elle, est de soutenir et de maintenir la cohésion (Principe agile numéro 5).
- Travailler à intervalle régulier sur l’amélioration continue de l’efficience du projet.
Avec le recul, il est aisé de constater à quel point les attentes sur Agile peuvent être en décalages avec la finalité du cadre. Comment leur application pourrait-elle être la solution miracle pour développer de meilleurs logiciels, créer de nouveaux produits, réaliser une opération de croissance externe, transformer l’organisation et définir une stratégie IT ?
Pour cela, il n’y a pas d’autre choix de combiner Agile avec d’autres cadres de référence telles que COBIT 2020, PRINCE2, ITIL, Design Thinking ou le LEAN afin de construire une approche adaptée à chaque besoin.
Trouver la combinaison méthodologie ne saurait être suffisant. Il manque à l’entreprise un élément essentiel pour que l’implémentation d’Agile remplisse son office : Être Agile !
Être « Agile »
La méthode « Agile » est vue comme un ensemble d’outils et d’instances (daily scrum, poker planning, sprints, backlogs, etc.), dont la mise en œuvre conduira les équipes à faire de l’Agile sans nécessairement adopter les principes qui le sous-tendent. Ils suivent le cadre, mais ils ne sont pas nécessairement plus « Agile ».
Pour y parvenir, il faut dépasser la simple mise en œuvre du cadre. Cela nécessite d’adopter un tout nouveau modèle d’expérimentation basé sur l’empirisme. L’organisation doit accepter l’incertitude, expérimenter, découvrir et exploiter de manière rigoureuse les résultats collectés plutôt que d’agir selon un plan dans lequel tous les tenants et aboutissants auront été identifiés, discuté et validé.
Seules les organisations et les équipes qui intègrent le principe d’empirisme à leur culture acquerront de l’agilité et amélioreront radicalement leur capacité de développement de produits ou de services.
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